Gestion des comportements et SUPER élèves

Bonjour à tous !

C’est (encore) un article fleuve qui s’annonce, je vais donc commencer par faire un résumé sommaire du contenu et développer ensuite pour ceux qui auront envie d’en savoir davantage. Je vous livre ici le résultat d’un projet qui m’a déjà pris plusieurs mois de réflexion et de maturation des idées, en plus des 4 mois nécessaires à sa réalisation. Vous connaissez tous les SUPER élèves, système de gestion des comportements mis au point par Marina, du blog Mais que fait la maîtresse ? C’est un système de gestion basé sur la classification des comportements attendus des élèves : Sérieux, Ultra soigné, Pacifique, à l’Écoute et Rapide. Dans son système, les élèves qui ont réussi à respecter les attendus pendant 3 semaines consécutives gagnent une carte représentant la qualité mise en jeu, et peuvent se la faire reprendre en cas d’infraction.

L’incontournable Orphée a ensuite complété ce système, en proposant à ceux qui n’avaient commis aucune infraction au cours de la semaine de gagner une carte à collectionner, raccourcissant ainsi la durée au bout de laquelle une gratification intervient et a eu l’idée géniale d’y ajouter un collecteur.

J’ai testé ces systèmes et j’en ai apprécié beaucoup de points, mais j’y ai trouvé certaines limites. J’ai cogité à la manière de contourner celles que j’ai observées, notamment la perte de motivation des élèves à partir du moment où ils ont eu un comportement sanctionné, et ce jusqu’à la fin de la semaine. Ils n’ont dans ce cas plus rien à GAGNER durant ce laps de temps et ont tendance à se relâcher un peu trop. L’idée a été de tourner ce système de manière à proposer des renforçateurs quotidiens de comportement dans un premier temps, afin que les élèves aient entre leurs mains le soir même la récompense des efforts et de leur attitude de la journée. Ces renforçateurs seront à échanger contre une carte (à collectionner) le vendredi si l’ensemble des lettres de l’acronyme SUPER lors de la semaine sont en vert dans le tableau de suivi. Mais j’ai aussi doublé ce dispositif avec un système de points à gagner chaque jour et à échanger contre des avantages (l’équivalent d’un système de gain par économie de jetons, pour ceux qui connaissent). Ce gain de points leur permet d’avoir un bénéfice à tirer malgré une semaine imparfaite.

Afin de mettre tout cela en place, vous allez trouver dans cet article :

  • 2 jeux différents de cartes à collectionner, et leurs collecteurs (importants, car ils permettent de se rendre compte des «trous » que l’on aura eu au cours de l’année, et un comportement débordant ou pas adapté a des conséquences sur la possibilité de pouvoir avoir une collection entière à la fin de l’année). Le premier jeu est une collection de super-héros animaux. La seconde est une collection de personnalités qui se sont démarquées par leur courage ou leurs engagements ;

  • des badges qui servent de renforçateurs quotidiens à distribuer aux élèves qui n’auront pas eu de comportements sanctionnés, qu’on récupère en fin de semaine ;
  •  un système de points à gagner en parallèle, qui permettra d’échanger ensuite les points obtenus contre des privilèges ;
  • un graphique sur Canva (mais disponible aussi sur Excel) afin de voir les points disponibles pour chacun, à compléter en fin de journée ;
  • une liste de récompenses possibles, et une valeur en points attribuée pour chacune ;
  • des tickets sur lesquels écrire les privilèges échangés par les élèves, et la valeur du privilège échangé ;
  • le règlement de la classe, basé sur les comportements attendus des SUPER et rédigé de manière à expliciter les attendus, et non sous forme d’une liste d’interdictions ;
  • un affichage mettant en avant les enfants qui ont réalisé des actions altruistes durant la semaine ;
  • des affiches Émotions, afin que chacun identifie comment il se sent et situe son humeur du moment, et que cela puisse être pris en compte par ses pairs afin d’avoir un climat de classe plus apaisé ;
  • un collecteur de tampons, qui sont à gagner en cas de travail parfaitement réalisé et à échanger une fois rempli contre un bonus de points ;
  • tout un rituel en lien avec le 2e jeu de 36 cartes à collectionner, représentant les personnalités marquantes : en plus des cartes à collectionner et du collecteur, j’ai construit un Genially qui va permettre de lancer la classe dans une énigme construite avec 3 indices pour deviner le héros de la semaine. Un indice est dévoilé chaque jour du lundi au jeudi, et le vendredi on dévoile une courte ressource qui permet de découvrir les actions, le courage ou l’héritage de cette personnalité. Le Genially est à retrouver par ici : https://view.genial.ly/655b306c25f9300010625a0b/interactive-image-super-eleves

A présent, on peut entrer dans le vif du sujet !

Dans le cadre d’un article (bien) plus complet qui viendra plus tard, j’ai créé un rituel permettant de découvrir des personnalités marquantes. Cette sélection, absolument personnelle et subjective, a été faite pour rendre hommage à des personnes qui ont fait preuve de courage et d’abnégation au cours de leur vie pour défendre des causes, et mettre en avant des “héros en chair et en os », ceux qui ont marqué le cours de l’Histoire (française et mondiale) de manière visible ou invisible, avec une sélection résolument féministe. Ces personnes, ce sont mes « influenceurs de daron », des personnalités qui ont su faire avancer la société, parfois en restant dans l’ombre toute leur vie, parfois en connaissant la gloire de leur vivant.

L’angle d’approche que j’ai pris a été de choisir des personnes qui se sont démarquées par :

  • leur engagement pour les droits civiques,
  • leur engagement pour la défense des opprimés,
  • leur rôle joué dans les progrès techniques ou scientifiques
  • leur courage.

36 semaines, 36 personnlaités à découvrir ! Celles que j’ai sélectionnées sont, dans l’ordre Albert Einchtein, Rosa Parks, Nelson Mandela, Malala, Jean Moulin, Louis Pasteur, Jane Goodall, Greta Thunberg, Frida Kahlo, Stephen Hawking, Simone Veil, Mahatma Gandhi, Martin Luther King, Marie Curie, l’abbé Pierre, Joséphine Baker, Anne Frank, Alan Turing, Katherine Johnson, Charles Darwin, Aung San Suu Kyi, Ada Lovelace, Charles de Gaulle, Louise Michel, les Suffragettes, Youri Gagarine, Olympe de Gouges, André et Magda Trocmé, Angela Davis, Nancy Wake, George Sand, Amelia Earhart, Rosalind Franklin, Neil Armstrong, Lucie Aubrac et Nikola Tesla (est-ce que vous les connaissez tous ?)

Un Genially a été construit avec d’un coté des énigmes, et de l’autre les réponses : https://view.genial.ly/655b306c25f9300010625a0b/interactive-image-super-eleves

Car pour chaque personnage, 3 indices sont distillés au cours de la semaine et vont permettre d’essayer de deviner de qui il s’agit. Il y a une certaine progressivité dans les personnages, non pas par domaine, mais les personnages de début d’année sont davantage connus, et au fur et à mesure de l’année, on va rencontrer des personnalités dont ils n’auront jamais entendu parler (peut-être que vous non plus d’ailleurs ^^ ). Un indice est à dévoiler le lundi, un le mardi et le 3e le jeudi. L’idée est que la recherche soit individuelle, que ça suscite pourquoi pas des discussions à la maison. Afin de voir l’évolution des trouvailles, j’ai préparé une affiche avec « Je cherche / J’ai trouvé » et les élève déplacent leurs étiquettes de l’une à l’autre quand ils pensent avoir la réponse. J’aime cette idée de leur donner envie d’être curieux.

Le vendredi, on fait le tour de ceux qui pensent avoir trouvé puis on se rend dans la partie Réponses du Genially, on trouve la bonne semaine (afin de ne pas spoiler la réponse d’une semaine à venir) en regardant l’étiquette qui apparait quand on passe sur un repère et une fenêtre s’ouvre. Dedans, on découvre le nom de la personnalité de la semaine, l’illustration qui sert de vignette, la date de naissance et de mort, sa profession et aussi sa photo (ou une peinture le représentant). Sa nationalité est affichée (enfin seulement le drapeau, on demande s’ils le reconnaissent, la réponse apparait en passant la souris dessus). Ensuite, vous avez quelques points qui résument son parcours, son action.

En cliquant sur l’illustration à gauche, vous allez être dirigés vers une courte ressource qui va le ou la présenter. Cela peut être un Podcast Les Odyssées (France Inter), une vidéo d’un album Que d’Histoire (formidable collection, j’adore), une vidéo 1 jour, 1 question ou plus exceptionnellement des vidéos ou un podcast différents. Les durées des ressources peuvent varier de 3 à 15 minutes selon les semaines, il faut l’avoir en tête. Et parfois, des ressources complémentaires sont proposées.

J’ai veillé à ce qu’il y ait toujours une ressource gratuite et en ligne. Cependant, je vous conseille tout de même de vous procurer les ressources suivantes, car elles apporteront bien plus à la classe que celles en ligne que j’ai trouvées, plus adaptées à des enfants en terme de compréhension et de support :

A savoir que les livres de chez Bayard (Le fabuleux destin de…) coûtent 6,90€ , ceux de la collection Quelle histoire 5€, et qu’il existe une application pour un prix très honnête (24€ par an) pour avoir accès à la version lue de l’ensemble de leur collection.

Parmi les vignettes, vous noterez que celle de l’Abbé Pierre n’a pas l’unité graphique du reste des images. Le générateur d’illustrations ne m’en a jamais sorti une fidèle malgré la multitude de prompts différents que j’ai essayé, de même pour Lucile Aubrac (mais elle vient en fin d’année, ça se verra moins longtemps).

Afin de garder une affiche mémoire de ces personnages, j’ai aussi fait des illustrations qu’on pourra mettre dans un coin dédié. J’ai voulu ces illustrations-mémoires comme la visite de ces personnes dans une classe, au milieu d’un groupe d’enfants installés à des bureaux. Celle de l’Abbé Pierre est manquante, j’en suis désolé, je n’ai rien trouvé qui pourrait convenir, et je n’ai pas du tout réussi à en générer une…


Pour télécharger tous les documents, cliquez sur l’icône en dessous. J’ai eu des merdouilles avec l’hébergeur de mon blog au cours desquels les docs stockés n’étaient plus disponibles, je préfère tout stocker sur mon Drive. Je ne mets pas le nom du blog sur les outils destinés aux élèves, afin de ne pas leur baliser la route vers les réponses pour toute l’année, j’ai aussi l’espoir qu’ils ne seront pas repris par d’autres et diffusés à leur propre compte :

Bonjour à tous !

Je ne vais pas faire semblant de continuer à penser à Zil et Compagnie régulièrement, je dois bien avouer que mon blog est (presque) tombé aux oubliettes. Ça a une très belle aventure, mais force est de constater que je suis petit à petit passé à d’autres projets. Cependant, ma passion pour l’enseignement des arts visuels est toujours intacte, même si je ne prends plus le temps de formaliser mes séquences ou de les partager.
Côté pro, je suis toujours Brigade (je suis bien parti pour en faire carrière ^^), et j’ai eu mon dernier PPCR fin mai (ouf !).

Je profite de ce début d’année pour vous partager une séquence sur un style de dessin très épuré que je trouve lénifiant : le « one line drawing ». Le principe est simple : on pose le crayon en commençant le dessin, et on ne lève la mine que lorsqu’il est terminé.

Pour la petite histoire, ça fait plusieurs années que ce type d’illustrations m’a tapé dans l’oeil, et c’est la rencontre avec une oeuvre au Musée des Beaux Arts de Dijon qui m’a permis de boucler la boucle de la démarche que je voulais mettre en oeuvre : je vous la présenterai ensuite, il s’agit de La chouette de Nicolette Mazodier, un aérofil en aluminium (une sculpture réalisée à l’aide d’un fil unique).

Qu’on soit clair dès le début : on n’attendra pas des élèves qu’ils soient capables de manière autonomes de réaliser des tracés figuratifs, épurés, en mettant en avant les lignes importantes d’un dessin. Il s’agit davantage d’une découverte de ce type de réalisations, et en en comprenant les éléments caractéristiques.

Le line art est la preuve qu’encore une fois « less is more », et qu’il est possible d’aller à l’essentiel en s’affranchissant des détails, afin de ne garder que la substantifique moelle de la représentation, de son mouvement, de sa silhouette. La simplicité du tracé n’est alors pas synonyme de simplisme ou de pauvreté, mais elle oblige son auteur à aller à l’essentiel à retranscrire.

Bien que ce type de dessin ait un rendu très moderne, il n’est pas récent pour autant. Picasso avait réalisé au début du XXe siècle des dessins à l’aide d’un tracé unique :

Bien qu’il ne constitue pas un mouvement artistique en soi, il est associé au mouvement minimaliste.

Cette première séance va être une première approche avec ce type d’illustration. Dans un premier temps, on découvre ce diaporama :


Il montre différentes illustration en line art. On laisse les élèves s’exprimer sur ce qu’ils voient, la manière dont c’est réalisé, sur ce qu’ils en pensent. Il n’y a rien de plus à apporter à ce moment-là, il n’y a pas besoin encore ni de nommer, ni d’amener d’infos supplémentaires. Il s’agit d’un moment de déballage par les élèves. Vient ensuite le moment de dégager les caractéristiques, c’est à dire une illustration faite avec une seule couleur, à l’aide de traits, simples, des dessins épurés. Afin de mettre en évidence que le trait est unique, j’ai mis un lien vers cette vidéo de Katie Acheson Wolford :
https://www.instagram.com/p/BeBWk9pFn9L/

Suite à ce point sur les caractéristiques, j’ai mis quelques reproductions d’illustrations, il va falloir déterminer s’il s’agit ou non de line art, et argumenter si ce n’est pas le cas.

Pour terminer, j’ai mis un lien vers cette vidéo, qui montre en accéléré la réalisation d’une illustration complexe à l’aide de cette technique .

Il montre différentes illustration en line art. On laisse les élèves s’exprimer sur ce qu’ils voient, la manière dont c’est réalisé, sur ce qu’ils en pensent. Il n’y a rien de plus à apporter à ce moment-là, il n’y a pas besoin encore ni de nommer, ni d’amener d’infos supplémentaires. Il s’agit d’un moment de déballage par les élèves. Vient ensuite le moment de dégager les caractéristiques, c’est à dire une illustration faite avec une seule couleur, à l’aide de traits, simples, des dessins épurés. Afin de mettre en évidence que le trait est unique, j’ai mis un lien vers cette vidéo de Katie Acheson Wolford :
https://www.instagram.com/p/BeBWk9pFn9L/

Suite à ce point sur les caractéristiques, j’ai mis quelques reproductions d’illustrations, il va falloir déterminer s’il s’agit ou non de line art, et argumenter si ce n’est pas le cas.

Pour terminer, j’ai mis un lien vers cette vidéo, qui montre en accéléré la réalisation d’une illustration complexe à l’aide de cette technique .

Pour finir la séance, un exercice d’entrainement : avec le dos du crayon, il va falloir essayer de retrouver le début, le sens de tracer et la fin d’un modèle, s’entrainer à le réaliser plusieurs fois à l’aide du dos de son crayon, puis de le repasser soit à l’aide d’un papier calque, soit en le décalquant en se mettant contre une fenêtre, ou bien en utilisant une table lumineuse.

Bonjour bonjour tout le monde ! Je mets (enfin) en forme un article sur un projet que j’ai en tête depuis bien longtemps. J’avais vraiment envie de proposer une réalisation sous forme d’agamographe, restait juste à définir le contenu. Et en cette période de rentrée, je suis parti sur des autoportraits.

Le terme « agamographe » vient de l’artiste Yaacov Agam, plasticien israélien et précurseur de l’art cinétique. Dans ces oeuvres, il faut que le spectateur se déplace afin de pouvoir observer l’image. Dans les faits, il s’agit, entre autre, d’images dont le support est plié « en accordéon » et qui se révèlent en fonction du point de vue.

Yaacov Agam
Yaacov Agam

Voici une vidéo de l’une de ses oeuvres intitulées Double métamorphose III, contrepoint et Enchainement (1968 -1969) :

Le but de ce projet est donc double : découvrir et réaliser un agamographe, mais aussi réaliser un portrait. Ou plutôt deux. Pour ça, j’ai choisi deux artistes dont on va s’inspirer afin de réaliser ces autoportraits : Julian Opie et Brno Del Zou. Le premier est un dessinateur anglais dans un style BD avec des traits épurés, alors que le second est un plasticien dont on utilisera la technique photo + collage. J’ai cherché des artistes inducteurs qui permettront de réaliser des autoportraits originaux et réalisables, avec un rendu sympa. Oui, je sais, la qualité de la réalisation en arts visuels ne se résume pas à un rendu agréable, mais c’est toujours plus sympa pour tout le monde quand on en est fier .

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est titre2.jpg.

Julian Opie a un style très épuré, dans lequel les traits des visages sont cernés de noir, la couleur est faite par larges aplats, les yeux sont réduits à des points noirs, la bouche se limite à un trait, et le nez à deux fentes.

Voici quelques exemples qu’on observera en classe :

Il y a des coups de coeur auxquels on ne s’attend pas, et l’album Fourmi, de Cyril Houplain  a été une belle rencontre.

J’imagine que, comme moi, vous êtes complètement passés à côté de ce très bel ouvrage. Je ne vais pas m’étendre sur la côté littéraire de l’oeuvre, parce que c’est vraiment son intérêt visuel qui m’a plus. Fourmi, c’est l’histoire d’Alistair Burke (surnommé Fourmi en raison de son aptitude à se glisser partout), gamin des faubourgs londoniens de l’époque Victorienne. Son existence aurait été triste et morne s’il ne possédait pas le don de pouvoir apprivoiser les créatures qui croisent son chemin ! Son destin va l’amener à traverser l’Atlantique et à se rendre au far west, où il va monter un spectacle avec une colonie de fourmis qui lui permettront par la suite de voyager à travers le monde. Voilà pour l’histoire !

Mais du coup, c’est la partie graphique qui m’intéresse. Si vous avez agrandi le portrait, vous l’avez remarqué : l’ensemble des illustrations est réalisée par l’assemblage de minuscules fourmis !


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